Souvenirs de Marnie

Souvenirs de Marnie est le dernier film produit par le Studio Ghibli. Le studio a en effet annoncé qu’il arrêtait pour le moment la production de longs-métrages.

C’est donc avec un certain intérêt que je suis allé voir le film. Le Vent se lève et le Conte de la Princesse Kaguya avait déjà la saveur du dernier, vu que ce sont les derniers films de Miyazaki et de Takahata, alors pourquoi pas en remettre une couche.

Hiromasa Yonebayashi réalise et signe un film volontairement affranchi du mode de pensée du "tyran" Miyazaki. En effet ce dernier, a tenté de donner des conseils au jeune réalisateur (qui avait signé la réalisation de Arriety, d’un scénario de Miyazaki), mais Hiromasa Yonebayashi avait poliment refusé d’être influencé.

Si l’on retrouve la jolie patte graphique du studio, l’histoire, adaptée de When Marnie Was There, un classique de la littérature britannique par Joan G. Robinson, est plus personnelle à Hiromasa Yonebayashi.

Un film pour les fillettes ?

Retour en arrière dans la façon de traiter la crise adolescente avec à un personnage dépressif qui ne donne pas envie de le suivre dans son mal-être tout ce qu’il y a de plus banal. Ajoutez à cela une sensiblerie exacerbée et un flou artistique qui nous perd (certes volontairement) dans l’histoire et on passe une bonne partie du film à s’ennuyer. Le final interloque tant on ne l’avait pas vu venir, rien ne nous y ayant préparé. L’impression d’aléatoire faisant son chemin, on se dit que tout ça n’avait pas grande importance.

Arriety, déjà concis, avait le mérite de nous donner envie d’aimer ses personnages si fragiles et de nous inquiéter pour leur survie, même passé le générique de fin.

Souvenirs de Marnie avait une ultime chance de séduire une plus grande audience, mais ce fut l’échec au Japon. Cela confirma la décision du Studio de stopper la production de longs-métrage, le Vent se lève et Kagura ayant eux-aussi échoué au box-office.

Goro Miyazaki et Hiromasa Yonebayashi étaient les deux espoirs du studio pour prendre la relève, mais cela n’a pas marché. Les deux jeunes réalisateurs manquaient clairement d’expérience, de savoir-faire, et disons-le, de talent. L’entreprise de réalisation de longs était trop complexe pour eux.

Goro s’en est retourné vers de la série télé. Et les freelance du studio d’essayer de monter des projets différents comme de la publicité. Une publicité japonaise pour la marque boisson alcoolisée japonaise Satsuma Shiranami, réalisée par Yoshiharu Sato, un ancien animateur de Ghibli (et notamment directeur de l’animation sur Mon Voisin Totoro et Only Yesterday).