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Disparition de Isao Takahata
vendredi 6 avril 2018, par
C’est avec une grande émotion que j’apprends la disparition de Isao Takahata, réalisateur de films d’animation et co-fondateur du Studio Ghibli (avec Hayao Miyazaki).
Takahata a travaillé et réalisé de nombreuses séries et films d’animation. Avant la fondation du Studio Ghibli, il a réalisé différents films comme Horus, Prince du Soleil (1968), Panda Petit Panda (1972), Kié la petite peste (1981), Goshu, le violoncelliste (1982).
Avec Hayao Miyazaki, il crée un nouveau souffle sur le cinéma d’animation japonais (et mondial) en créant le Studio Ghibli.
Son premier film, le Tombeau des Lucioles (1988) est une oeuvre magistrale qui n’a laissé aucun spectateur indifférent. Après l’avoir attendu en salles plusieurs années, je vois le film pour ma part sur Canal + à la fin des années 90. Il sera rediffusé notamment par Arte, où beaucoup ont enfin pu le découvrir.
Omoide Poropo (1991) est son film Ghibli le moins connu. Je le découvre en DVD japonais en 2003. Il ne sortira en France (directement en DVD sous le titre "Souvenirs goutte à goutte") que bien des années plus tard. Une jeune femme en plein doute existentiel revient sur des souvenirs d’enfance. Un film lumineux à voir absolument.
Pompoko (1994) est une fresque humaniste qui voit le combat de raton-laveur transformistes contre la progression de l’urbanisation. Un film brillant à la fois joyeux et grave, où l’on rencontre des changements de style d’animation cartoon/réaliste.
Mes Voisins les Yamada (1999). Mon coup de coeur. Adapté d’une BD qui raconte la vie d’une famille japonaise (et universelle), le film en couleurs pastels combine lui aussi différents styles de dessin pour s’adapter au propos plein de nuances.
Le Conte de la Princesse Kaguya enfin (2013). Takahata aura mis quatorze ans pour faire son dernier film. Et quelle merveille ! Histoire d’une jeune déesse élevée par des humains, le film est une ode à la vie au final déchirant. Là encore entièrement dessiné à la main, coloré à l’aquarelle et avec quelques scènes virtuoses de dessin.
Les oeuvres de Takahata m’ont beaucoup marquées (plus que celles de Miyazaki ?), que ce soit dans la forme ou dans le fond. J’avais été assister à une projection de Pompoko à Paris en 2005 en présence de Isao Takahata. J’aimais la relation artistique qu’il entretenait avec un autre de mes "maîtres" le réalisateur canadien Frédéric Back.
Merci Monsieur Takahata. Vous m’avez donné de la force pour continuer.