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Festival d’Annecy 2012

samedi 16 juin 2012, par Richard

Cette année le festival international d’Annecy faisait honneur à l’animation irlandaise, sortie de "Rebelle" oblige. Ce n’est pourtant pas chez les irlandais que je trouvais mon bonheur cette année. Récit d’un festival haut en couleurs.

Affiche Festival d'Annecy 2012

Lundi 4 juin

Hasards du calendrier Maya, quelques jours avant le festival je ne savais pas encore si j’allais m’y rendre. Encouragé par mes pairs et porté le long des routes pluvieuses de France, je me retrouvais lundi matin devant les guichets pour retirer l’accréditation du bonheur. Rodé à l’exercice des réservations en ligne sur les ordinateurs de Bonlieu à l’étage, je sélectionnais tout ce que je pouvais. Retour aux guichets, quelques cafouillages intempestifs m’empêchent finalement d’être à temps pour assister à la première projection.

Les marches de Bonlieu

Profitant de cette première "pause" (elles seront peu nombreuses), je m’assoies sur les marches de Bonlieu pour compulser le programme de la semaine. Les courts-métrages en compétition, ainsi que les films étudiants sont ma priorité. Il est impossible de tout voir pendant le festival, et si il est important de faire des choix dès le départ, il faut aussi beaucoup compter sur l’improvisation.

La grande salle de Bonlieu

A 14H, je suis dans la grande salle pour la première projection de films en compétition. Il s’agit du premier programme de courts-métrage. L’ambiance dans la salle est à son comble, les avions de papier fusent dans tous les sens et parfois jusqu’à l’estrade, provoquant moult applaudissements.

La lumière s’éteint, le public se tait. Le générique de présentation des sponsors démarre : un dindon est poursuivi par un homme de cromagnon ! Les borborygmes de l’animal remplacent facilement les "pilipili" des boules colorées du générique 2000 ! Plus la semaine avancera plus les applaudissements se feront au rythme des percussions et aux apparitions du lapin, mascotte du festival, que le public ne se prive pas d’interpeler !


Chase

Parmi les courts du premier programme en compétition, je retiens les films suivants : One Minute Puberty de Alexander Gellner que l’on avait pu voir sur le web il y a quelques mois déjà. Chase de Adriaan Likman, une des rares projections de courts en 3D, une saisissante course poursuite cinématographique composée par des triangles bien abstraits.


The Centrifuge Bran Project

The Centrifuge Bran Project de Till Nowak, un faux documentaire (le doute est de mise au début) qui raconte les déboires de la construction de manèges de foire hors normes. Si comme moi vous n’aimez pas les montagnes russes, les crampes d’estomac ne seront pas du uniquement aux éclats de rire qui s’enchainent pendant la projection ! Tsukumo de Syuhei Morita raconte la nuit mouvementée d’un samouraï qui trouve refuge dans un temple hanté. La séance ayant commencé en retard, il me faut zapper le dernier court pour être à l’être à un rendez-vous pour la séance de 16H à la salle Pierre Lamy !


Moya Lyubov de Alexander Petrov

A défaut de ticket pour le long-métrage Couleur de peau : miel, je vais voir le travelling (des séances sans billetterie pour les accrédités) sur le thème de "l’amour courtois". Ce sont des films qui sont déjà sortis il y a quelques années, mais s’il y en a que j’ai déjà vus comme Loves me... Love me not des studios Aardman, j’ai grand plaisir à découvrir Moya Lyubov, un moyen-métrage en peinture animée de toute beauté. Ce n’est qu’après la projection que je prends conscience que le film est de Alexander Petrov (le Vieil homme et la mer) !


Eletvonal, l’amour ne tient qu’à un fil !

A 18h je reste dans la salle Pierre Lamy pour regarder le très intéressant documentaire sur l’œuvre de Tomi Ungerer : Far out isn’t far enough.

Tomi Ungerer nait à Strasbourg en 1931. Il subit le régime nazi pendant la seconde guerre mondiale et commence à dessiner les atrocités qu’il voit. Après quelques voyages il débarque sans le sous à 25 ans à New York. C’est là qu’il commence sa carrière d’illustrateur, d’affichiste (ses plus connues sont celles sur la guerre du Vietnam) et de dessinateur de livres pour enfants où apprendre à dépasser ses peur est toujours un fort moteur (entres autres Les Trois brigands). Sa carrière parallèle d’auteur satirique et humoriste pour adultes lui est finalement fatale, ses livres pour enfant étant retirés et interdits pour trente ans. Il quitte New York pour le Canada. Après une période de remise en question, son œuvre est finalement reconsidérée et il gagne le Prix Hans Christian Andersen, la plus haute distinction pour un illustrateur.

En plus du parcours, les thèmes abordés sont intéressants. Je suis content d’avoir pu découvrir cet artiste excentrique et au final attachant.

A 20h30 j’enchaine avec le premier programme consacré à l’Irlande. Malheureusement j’ai trouvé que les films manquaient de légèreté et peinaient à convaincre. A 23H ce n’est pas mieux avec un programme sur l’amour grivois plutôt soporifique que réjouissant.

Il est alors temps d’aller faire dodo.

Mardi 5 juin

Dès 9H j’étais loggué sur le site du festival pour réserver au mieux mes places de la journée. Heureusement tout se passe bien et je peux aller retirer mes places à la billetterie de Bonlieu.


Anna & Bella de Børge Ring

De bon matin je suis allé voir le documentaire sur Børge Ring. Ce dernier étant Jazzman et animateur, je m’attendais à voir des courts musicaux expérimentaux. Que nenni ! Trois films ont consacré l’auteur : j’avais en fait déjà vu à Annecy Oh my Darling (1978) et Run of the Mill (1999), et j’ai pu découvrir l’oscarisé Anna & Bella (1984) que j’ai trouvé fort marquant.


Tram de Michaela Pavlatova

A 14h c’était le deuxième programme des courts-métrages en compétition. Il a été particulièrement bon avec entres autres Chinti de Natalia Mirzoyan (la fourmi qui construit son Tajmahal ; animation de particules colorées !), Hi-no-youjin du grand Katsuhiro Ôtomo (Akira) qui raconte une histoire épique de pompiers japonais à l’ère Edo. Fresh Guacamole de PES est l’amusement du programme. C’est aussi là qu’on trouve le réjouissant Tram, de Michaela Pavlatova, la jolie petite histoire d’une conductrice de tramway qui fantasme à mort sur ses passagers masculins. Les pensées de la gironde vont basculer d’un érotisme mécanique à l’orgie la plus totale.

N’étant pas particulièrement intéressé par les films de long-métrage en compétition, je ne fais néanmoins pas prier pour assister à la projection de Momo No Tegami de Hiroyuki Okiura (Jin-Roh). Joliesse, paix, humour, action et séquences WTF font le sel de ce film que l’on espère prochainement distribué en salles. Il le mérite !

A 18H, la pause s’impose alors que se déroule la conférence de Nintendo à l’E3. (Une grosse déception mais bon). A noter que pendant le festival j’avais constamment ma 3DS dans le sac, profitant des rencontres streepass avec les autres joueurs ! Sympathique. Cela m’a même permit de lier des liens (réels et virtuels) avec d’autres joueurs.

Le soir, après un court passage sur l’espace vert du Pâquier pour la projection du court-métrage Disney Tangled ever after, retour à la grande salle Bonlieu. C’est la projection du premier programme étudiant, qui s’est révélé d’excellente facture. I’m fine thanks, de Eammon O’Neill, raconte comment un jeune garçon rejeté par les filles finit par devenir psychopathe. 366 Tage, de Johannes Friedrich Schiehsl, relate le parcours d’un infirmier de nuit qui cherche à donner un sens à son action. Kuhina, de Joni Mannistö, a été incontestablement le court qui a suscité le plus de réactions du public en montrant un garnement écraser à mains nues des insectes, puis ces mêmes insectes se venger en le dévorant vivant (en y mettant, il faut préciser, une certaine poésie graphique) ! Ernesto de Corinne Ladeinde et ses dents magiques, Conte de faits, peinture animée de Jumi Yoon (Poudrière) et les Chiens isolés par des étudiants des Gobelins, faisaient parti des bons courts de ce programme. Dodo !

Mercredi 6 juin

Séance de rattrapage avec le programme "le Grand Sommeil", qui rend hommage aux artistes qui nous ont récemment quitté. La surprise de voir Serge Bromberg présenter ces auteurs de bon matin dans la petite salle Pierre Lamy. Les compagnons des disparus étaient sur l’estrade pour honorer la mémoire de ceux avec qui ils ont vécu et travailler.


(It was...) Nothing at all de Candy Kugel et Vincent Cafarelli

C’était le cas de Candy Kugel qui venait présenter son travail commun avec Vincent Cafarelli. Chaque court était représentatif des périodes, tristes ou moins tristes, qu’ils ont traversées. C’est donc tout naturellement que Candy Kugel a présenté les premières minutes du film qu’elle est en train de réaliser, The Last time, qui raconte les derniers moments passés avec son compagnon. Leur film (It was...) Nothing at all m’a beaucoup plu. Il raconte une rencontre, une séparation et comment on parvient à se sortir de la solitude qui vous pèse.


Taxonomy de Karen Aqua

Dans un autre genre, j’ai pu apprécier le dernier film de Karen Aqua, Taxonomy (2011), qui joue de l’alternance et du foisonnement de matières hétéroclites, végétales, minérales ou animales (des insectes), le tout en stop motion.

Retour à Bonlieu, où Bill Plympton dédicace les dvd de ses films !


Fiumana de Julia Gromskaya

14H, le troisième programme des courts-métrages avec entres autres Second Hand de Isaac King, le très à propos sablonneux Tunnel de Maryam Kashkoolinia, le rigolo How to eat your apple de Erick Oh, ou encore Fiumana, rafraichissante peinture animée de Julia Gromskaya.


When the wind blows de Jimmy T. Murakami

16h. Grosse découverte avec When the wind blows de Jimmy T. Murakami. Le film a obtenu le prix du long-métrage à Annecy en 1987. Pendant la guerre froide, un couple britannique très pragmatique mais fondamentalement naïf s’organise pour survivre à une attaque nucléaire. Les dialogues et la réalisation sont excellents. Le sujet est grave et l’on ressort de la salle profondément marqué. Le film ressort en salles le 27 juin.

L'espace Bonlieu

Le planning de projections commence à se noircir et la rediffusion des premiers programmes occupe les différentes salles. Je vais donc voir le premier programme des courts-métrages hors compétition. Je veux bien que l’on m’explique les critères de sélection avec les films en compétition. Un rapport avec la date de remise des films ?


Oedipe de Paul Driessen

C’est ainsi que je découvre Oedipe, le dernier film de Paul Driessen (l’Enfant qui a vu l’iceberg). En plus du style de trait animé que j’adore, l’auteur nous emmène dans une histoire dont le personnage principal cherche à comprendre comment il en est arrivé au meurtre. Il se repasse les scènes dans sa scène... à l’envers, comme avec un magnétoscope, mais en temps réel (pas d’accélération). C’est donc avec une certaine jubilation que l’on comprend après coup le départ de chacune des actions décrite. C’est très amusant et tout à fait dans le style absurde et cérébral de Driessen. Un de mes courts préférés du festival.


Space Stallions

J’avais prévu de voir le quatrième programme des films d’études vendredi soir mais en échangeant mon billet au bureau prévu à cet effet, j’enchaînais avec cette excellente séance. Les jolis Happy Life de Xin Sun, où un enfant pond des œufs de monstres qu’il va abandonner dans la forêt, et When i was young de Kaori Onishi, ainsi que le clair-obscur et fascinant Not about us de Michael Frei mettent en avant le fait main.
La grosse poilade pour initiés restera incontestablement Space Stallions, une parodie des séries animées des années 80 comme Cosmocats, Musclor ou Silverhawks !


Buy Buy Baby de Gervais Merryweather

On termine avec pas moins de quatre excellents courts très aboutis : Iluzia de Uriah Naeh combine avec brio l’animation 2D dessinée et la stop-motion en patamod. Sur les rails de Jérémy Guiter, en 2D façon gobelins, revient sur les souvenirs d’un photographe rongé par le remords. Le Taxidermiste raconte l’enterrement hommage rendu par l’entourage de l’artisan. le très dynamique Buy Buy Baby, de Gervais Merryweather, s’inspire lui des meilleurs cartoons de l’UPA et suit le parcours à la Tex Avery d’un bébé dans les locaux de son magna de la bouse de père.


Extraits en avant-première des Enfants Loups : Ame & Yuki de Mamoru Hosoda

Zou, je file avec Din à la projection en plein air du gros trailer des Enfants Loups : Ame & Yuki, le nouveau film de Mamoru Hosoda (La Traversée du temps, Summer Wars). L’équipe de KAZE est sur scène avec Serge Bromberg. Cédric Littardi, le fondateur de KAZE sur le point de quitter son poste, se voit remettre un diplôme pour son travail accompli pour la japanimation en France.
Quant à la présentation du film de Mamoru Hosoda, c’était magique. Dommage que les extraits aient montré beaucoup de l’histoire, que l’on devine en filigrane. Qu’importe, le images sont magnifiques. Rendez-vous le 29 août en salles !

Je ne reste pas pour la projection en plein air de La Traversée de temps et je file dans la grande salle de Bonlieu pour le deuxième programme de films étudiants. Du bon et du moins bon. On commence fort avec Eine Murut de Erik Alumurm, où des figurines en stop-motion complètement braques de personnages visiblement bourrés chutent les uns après les autres. Redondant et hilarant. En parties de Hugo Bravo est une belle course-poursuite graphique entre une femme et un monstre. The Making of Longbird, de Will Anderson, commence comme un inquiétant documentaire russe d’avant guerre pour déboucher sur une conversation amusante entre le créateur d’un dessin-animé et sa créature dessiné, un oiseau au long cou à l’accent russe prononcé.


Le Jardin enchanté de Viviane Karpp

Recruit Rhapsody de Maho Yoshida conte l’histoire d’une jeune femme japonaise en pleine phase de recrutement professionnel. Ou l’obséquiosité à son paroxysme. Le trait de dessin est vif et l’animation m’a fait penser aux plus virtuoses segments de Ghiblies. Enfin, le mémorable Jardin enchanté de Viviane Karpp (la Poudrière) aura entraîné le public dans une chanson à pleurer de rire !

Jeudi 7 juin


Le Voyage vers Agartha de Makoto Shinkai

Les courtes nuits commencent à peser sur l’organisme. Cela ne m’empêche pas d’aller comme un petit soldat à la projection du long-métrage Le Voyage vers Agartha, de Makoto Shinkai (La Tour au-delà des nuages). Un design certes joli mais vu et revu, emprunté à Miyasaki, tout comme de trop nombreuses références voir emprunts directs à l’œuvre du maître, et des longueurs permanentes pour une histoire creuse et classique au possible auront mis mon esprit à rude épreuve. C’est ça d’être un habitué de la japanime. En effet le film semble être destiné à la nouvelle génération, celle qui n’aurait jamais été bercé par ce courant et qui découvrirait tout d’un œil nouveau, des étoiles plein leurs yeux d’adolescents.


Oh Willy... de Emma de Swaef

On ne peut pas tout mettre sur le compte de la fatigue. Le quatrième programme des courts-métrages en compétition était de loin le moins intéressant. Au milieu des films soporifiques ou abscons, la lumière de ma journée a été le film Oh Willy... de Emma de Swaef. À la mort de sa mère, Willy retourne dans la communauté de naturistes au sein de laquelle il a grandi. Rendu mélancolique par ses souvenirs, il décide de fuir dans la nature... L’histoire est parfaitement bien racontée, les marionnettes, étranges, dégagent une aura douce, en parfait accord avec le thème développé au final. Une vraie réussite.

Après ces projections éprouvantes, et aux vues de la programmation qui est alors soit une redite soit une séance qui ne m’intéresse pas, je décide de faire la pause de la survie de tout bon festivalier qui a des dizaines d’heures d’images qui font des embouteillages dans le cerveau.

Le Pâquier sous la pluie !
Le Pâquier sous la pluie

Je ne ressors que quelques heures plus tard, un parapluie de fortune au dessus de la tête, pour affronter la tempête qui s’est abattue sur Annecy. Il fallait bien sûr que cela arrive LE soir où j’avais choisi d’aller sur le Pâquier pour assister à une projection en plein air. Je n’étais pas dehors depuis cinq minutes que déjà mon jean était trempé. Qu’importe, je prends mon courage à deux mains, des sacs plastiques sous mes fesses et je me pose devant l’écran géant, entouré d’une petite centaine de personnes, là où habituellement le millier est garanti.

Peter Lord et Serge Bromberg

Sous une pluie battante, Peter Lord (Chicken Run) et Serge Bromberg viennent présenter le programme et souhaiter bonne chance à la cinquantaine de personnes qui sont restées pour regarder Pirates ! Bon à rien mauvais en tout ! La présence de Peter Lord me renvoie dix ans en arrière quand il était venu nous présenter Chicken Run et que la pluie était tombée aussi !

Vendredi 8 juin


Aya de Yopougon de Clément Oubrerie

Ce matin-là je me lève encore plus tôt car je ne veux pas rater la séance de Work in progress de Aya de Yopougon, le film tiré de la bande-dessinée de Clément Oubrerie. Il le réalise lui-même au sein du studio Autochenille Prod, studio qu’il a fondé avec Joann Sfar (le Chat du Rabbin). Aussi présenté par le producteur Antoine Delesvaux, le film a dévoilé quelques unes de ses recherches, storyboard, rough, tests d’anim et extraits. Le film sort en février 2013 et je l’attends avec impatience. Tout comme les films de Folimage ou le Chat du Rabbin, ce sont des films dont la réalisation me parle et qui m’ont donné envie de rejoindre une équipe d’animation.


Cases ou je ne suis pas un monstre de Hannah Letaïf

A 14h je suis au Décavision pour regarder la reprise du troisième programme des films d’étudiants que j’avais raté la veille. Je n’ai pas été très emballé. Mais j’ai pu rencontrer la réalisatrice Hannah Letaïf dont le film Cases ou je ne suis pas un monstre était diffusé. Elle m’a très gentiment offert le dvd de son film sur lequel il y a en bonus son précédent court-métrage, Condamné à vie, que j’avais apprécié l’année dernière lors de sa projection à Annecy.


Edmond était un âne de Franck Dion

A 16h j’enchaîne avec le cinquième et dernier programme de courts-métrages en compétition. Coming of Oracle, de Rao Heidmets, le parcours délirant d’un couple envoyé dans un purgatoire où tout le monde enlève sa peau de chair pour se révéler en êtres de laine. Una furtiva lagrima de Carlo Vogele, où le supplice d’un poisson qui chante en train de frire dans la poêle. Edmond était un âne de Franck Dion était un des films en compétition les plus aboutis pour ce qui de la réalisation et la narration. Waiting for her sailor, le très court de Bill Plympton a fait son effet. Junkyard de Hisko Hulsing qui raconte la vie qui défile devant les yeux d’un homme tué par son ancien meilleur ami était ambitieux. Das Haus de David Buob et A Different perspective de Chris O’Hara jouaient sur les perspectives 2D.

Le Décavision

18h. La guerre commence. Je n’ai pas eu l’occasion d’obtenir une place pour la projection de Ernest & Célestine qui a lieu à 20H30. Dès 18h je fais la queue avec quelques uns pour être assuré d’obtenir une place à la vente (demi-tarif pour les accrédités). Ces... deux heures d’attente sont finalement passées assez vite car, comme je le dis dans l’interview que France 3 Poitou Charentes a faite de moi à cette occasion (et intégrée au reportage final, oh joie !), c’était facile d’attendre et de parler avec des gens qui ont la même passion que soi, sans compter les séances de dessin où l’on se croquaient les uns les autres, les consoles de jeux ou les livres pour certains.

L'attente dans la queue pour Ernest & Célestine

Ambiance détendue mais empreinte d’émotion alors que je suis assis dans les sièges, juste devant les producteurs du film. Michel Ocelot fait une apparition surprise et avec Serge Bromberg vient introduire un extrait de Kirikou, les hommes les femmes. L’extrait choisi est une belle histoire de différences, chère à Ocelot. Les personnages sont en 3D mais même si cela se voit encore un peu, le résultat est assez satisfaisant, et ce même si le film n’affiche pas plus qu’une ambition de suite.

Ensuite, les trois réalisateurs de Ernest & Célestine, Benjamin Renner et le duo Stéphane Aubier & Vincent Patar (Panique au Village) montent sur l’estrade pour présenter leur film. Pauline Brunner, la resplendissante doubleuse de Ernestine les rejoint. Quelques blagues plus tard, le film peut commencer.


Ernest & Célestine de Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar

Magnifique ! Ernest & Célestine version animée est un petit bijou de douceur, de justesse et de joliesse ! Quelques courses poursuites rappellent les meilleurs moments d’un Château de Cagliostro, quant aux dessins, leur aspect judicieusement non fini et les décors aquarelle renvoient à la beauté de Mes Voisins les Yamada. Je souhaite au film tout le succès possible pour sa sortie en salle le 25 décembre 2012 !

C’est sur cette note heureuse que se termine pour moi le Festival d’Annecy. Je ne reste jamais le samedi car j’ai globalement vu l’essentiel de ce que je voulais voir. La reprise du palmarès sur le Pâquier le samedi soir ne m’intéresse pas particulièrement non plus.

Le palmarès en question, le voici :

LONGS MÉTRAGES

Cristal du long métrage
Le Voyage de monsieur Crulic de Anca Damian (Roumanie)

Mention spéciale
Arrugas / Rides de Ignacio Ferreras (Espagne)

Prix du public
Couleur de peau : miel de Laurent Boileau et Jung Henin (France, Belgique, Corée-du-Sud, Suisse)


Second Hand de Isaac King

COURTS MÉTRAGES

Cristal d’Annecy
Tram de Michaela Pavlátová (France)

Prix spécial du jury
Edmond était un âne de Franck Dion (France, Canada)

Prix "Jean-Luc Xiberras" de la première œuvre
The People Who Never Stop de Florian Piento (France, Japon)

Mention spéciale
Seven Minutes in the Warsaw Ghetto de Johan Oettinger (Danemark)

Prix du public
Second Hand de Isaac King (Canada)

Prix Sacem de la musique originale
Modern No. 2 de Mirai Mizue (Japon)

Prix du jury junior pour un court métrage
História d’Este de Pascual Pérez (Espagne)


História d’Este de Pascual Pérez

FILMS DE FIN D’ÉTUDES

Prix du meilleur film de fin d’études
The Making of Longbird de Will Anderson (Grande-Bretagne)

Prix spécial du jury
Kyrielle de Boris Labbe (France)

Mention spéciale
Le Jardin enchanté de Viviane Karpp (France)

Prix du jury junior pour un film de fin d’études
Friendsheep de Jaime Maestro (Espagne)

Le palmarès complet sur le site du festival d’Annecy

Merci à tous d’être allé jusqu’au bout de ce compte-rendu, j’espère que nous aurons à échanger à l’avenir !

RYoGA, le 16 juin 2012


En plus, le reportage sur le festival de France 3 Poitou Charentes où j’apparais en interview à 2’ ! C’était pendant l’attente d’Ernest et Célestine !

Portfolio

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