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Les long-métrages d’animation des années 2000

lundi 3 mars 2014, par Richard

Petite relecture des années 2000 dans le paysage du long-métrage d’animation.


Début de la section actus animation de ryogasp.com (2002-2010)

Principal fournisseur de films de long-métrages d’animation depuis des décennies, Disney bénéficie d’un nouvel âge d’or pendant les années 90 (de la Petite Sirène, 1989 à Fantasia 2000 en ce qui me concerne). Cependant la société se perd peu à peu dans des productions moins intéressantes et des suites vidéos qui ternissent l’image de la firme auprès des spectateurs.

Disney est à la même période malmené par ses nouveaux concurrents, que ce soit Dreamworks (Fourmiz et Le Prince d’Égypte en 1998), la Fox (Anastasia, 1997), le Japon avec notamment le studio Ghibli (Princesse Mononoké, 1997) et même l’Europe, qui retrouve un nouveau souffle (Kirikou, 1999).

Pixar réalise trois films produits par Disney (Toy Story 1995, 1001 Pattes, 1997 et Toy Story 2, 1999). Les films de Pixar attirent l’attention du public là où les productions Disney ne le font plus. En effet, Dinosaure (2000), qui se veut le premier film full 3D de Disney est un échec. La décennie suivante ne sera pas celle de Disney mais bien celle de Pixar... et de tout un tas d’autres studios qui rentrent dans la danse.


Kuzco, l’empereur mégalo (2001)

Disney donc, produit une nouvelle décennie de long-métrages qui se noient au milieu des suites vidéo qui inondent le marché. Kuzco, l’empereur mégalo (2001), Atlantide, l’empire perdu (2001), Lilo et Stitch (2002), La Planète au trésor, un nouvel univers (2002) sont des bons films. Les Disney suivants sont mineurs : Frère des ours (2003), La ferme se rebelle (2004), Chicken Little (2005), Bienvenue chez les Robinson (2007), Volt, star malgré lui (2008).

Disney produit même trois films développés par d’autres "petits" studios : Vaillant - Pigeon de Combat ! (2005), The Wild (2006), et Gnoméo et Juliette (2011). Qui s’en souvient ? Personne.


Monstres et Cie (2001)

Place à la décennie Pixar : Monstres et Cie (2001), Le Monde de Nemo (2003), Les Indestructibles (2004), Cars (2006), Ratatouille (2007), WALL-E (2008), Là-haut (2009), Rebelle (2012)...


Ponyo (2008)

Place aussi au Studio Ghibli ! La sortie de Princesse Mononoké (1997) en janvier 2000 en France mais surtout celle du Voyage de Chihiro (2001) en 2002, qui est un énorme succès, ouvre la porte à la sortie de quasiment tous les anciens films du studio, dans le désordre si possible ! Suivront les nouveaux films du studio, une belle histoire qui se poursuit encore aujourd’hui. Le Royaume des chats (2002), Le Château ambulant (2004), Les Contes de Terremer (2006), Ponyo sur la falaise (2008), Arrietty, le petit monde des chapardeurs (2011), La Colline aux coquelicots (2011), Le vent se lève (2013), L’Histoire de la princesse Kaguya (2013 au Japon, à sortir chez nous).


La Route d’Eldorado (2000)

L’assaut de Dreamworks ! Dreamworks se voulait le plus vif concurrent de Disney. Il a réussit à brouiller les pistes dans les années 2000 en singeant le style Disney (La Route d’Eldorado, 2000, Spirit, l’étalon des plaines, 2002, Sinbad : La Légende des sept mers, 2003) et en parvenant même à éclipser le studio légendaire avec la popularité de films comme Shrek (2001) et ses suites. Justement, Dreamworks tombe aussi très rapidement dans la sur-production de films très moyens (Gang de requins, 2004, Madagascar, 2005, Nos voisins, les hommes, 2006, Souris City, 2006, Bee Movie : Drôle d’abeille, 2007, Monstres contre Aliens, 2009) et dans le syndrome des suites qui s’enlisent.


Dragons, 2010

Ils parviennent néanmoins à sortir quelques films du lot comme Kung Fu Panda (2008) ou Dragons (2010). Les films continuent d’affluer et rien ne semble vouloir arrêter la boulimie du studio. Megamind (2010), Le Chat potté (2011), Les Cinq Légendes (2012), Les Croods (2013), Turbo (2013), Mr. Peabody & Sherman (2014)...


Chicken Run (2000)

Dreamworks a aussi produit plusieurs films de Aardman Animation : Chicken Run (2000), Wallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garou (2005) et le triste Souris City (2006), qui a scellé l’accord entre les deux studios. Aardman s’entend aujourd’hui avec Sony Pictures Animation (Mission : Noël, 2011, Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout, 2012).


Tempête de boulettes géantes, 2009

Sony Pictures Animation justement. Un nouveau studio d’animation de films en images de synthèse créé pour surfer sur la vague. On leur doit Les Rebelles de la forêt (2006), Les Rois de la glisse (2007), Tempête de boulettes géantes (2009), Les Schtroumpfs (2011) ou encore Hôtel Transylvanie (2013).

La Fox patine. Bienvenue aux Blue Sky Studios !
Principal rival de Disney dans les années 80-90, les studios d’animation de la 20th Century Fox dirigés par Don Bluth signent un énorme succès avec Anastasia (1997), un film que beaucoup (et même google image) attribuent encore aujourd’hui à Disney tant la recette était copiée. Mais le désastre de Titan A.E (2000) plonge Don Bluth et ses équipes dans le néant. Le studio est fermé et 20th Century Fox permet au Studio Blue Sky spécialisé dans la 3D de s’exprimer.


l’Age de glace, 2002

L’amusant l’Age de glace (2002) est un succès. Blue Sky enchaîne avec Robots (2005), Horton (2008), Rio (2011), Epic : La Bataille du royaume secret (2013) et les suites de l’Age de Glace.
A noter que les studios d’animation de la Fox ont été ré-ouvert en 2009 avec la création de Fantastic Mister Fox (2009) et d’autres films à venir.


Des Idiots et des anges, 2009

Bill Plympton toujours ! <3 Réalisateur indépendant, Bill Plympton a réalisé trois films de long-métrage dans les années 90 (The Tune, 1992, Mondo Plympton, 1997, L’Impitoyable Lune de miel ! 1997). Il a persévéré dans les années 2000 avec Les Mutants de l’espace (2001), Hair High (2004), Des Idiots et des anges (2008) et sort encore un film aujourd’hui, Les Amants Electriques (Cheatin’). Une telle carrière, qui plus est indépendante est extrêmement rare pour être soulignée !


Mia et le Migou, 2009

En France, Folimage sort ses premiers long-métrages de dessin-animé : La Prophétie des Grenouilles (2003), Mia et le Migou (2009), Une vie de chat (2010) et tout récemment Tante Hilda ! Autochenille Production entre dans les années 2010 avec Le Chat du Rabbin (2011) et Aya de Yopougon (2013).


Paprika, 2006

Satoshi Kon (Perfect Blue, 1997) a réalisé trois films (Millennium Actress, 2001, Tokyo Godfathers, 2003, Paprika, 2006) et une série (Paranoia Agent, 2004) avant de malheureusement disparaître.


Les Enfants Loups, Ame & Yuki, 2013

Mamoru Hosoda s’impose petit à petit dans le paysage de l’animation japonaise : La Traversée du temps (2007), Summer Wars (2010) et Les Enfants Loups, Ame & Yuki (2013).

Mais il n’y a pas que les grands (et moins grands) studios qui arrivent à aligner des films années après années. Il y a aussi ces studios ou ces hommes qui arrivent à sortir un ou plusieurs films, pour le bonheur de tous.


Final Fantasy : les créatures de l’esprit, 2000

C’est le cas de la société de jeu-vidéo Square qui misa tout sur le film issu de sa licence chérie, Final Fantasy : les créatures de l’esprit (2000). Le film, réussi, était l’un des premiers à tenter le photo-réalisme. Ce fut un cuisant échec, qui amena la société au bord de la faillite et l’obligea à fusionner avec son rival Enix, pour devenir l’actuel société de jeux-vidéo Square-Enix.


Mindgame de Masaaki Yuasa (2005)

Citons quelques films de 2003-2004 comme Metropolis de Rintaro, Mari Iyagi, Kaena la Prophétie, Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet, L’île de Blackmor de Jean-François Laguionie, Steamboy de Katsuhiro Otomo. Les Noces funèbres de Tim Burton (2005), Mindgame de Masaaki Yuasa (2005), le trop mignon George le petit curieux (2006), l’excellent Monster House (2006), Azur et Asmar de Michel Ocelot (2006), l’excellent Happy Feet (2006), Amer Béton, Persepolis (2007), Nocturna, la nuit magique (2007), Valse avec Bachir de Ariel Folman (2008), Brendan et le Secret de Kells de Tomm Moore (2009), Coraline de Henry Selick (2009), le très drôle Les Lascars (2009), l’émouvant Mary et Max (2009), le truculent Panique au village (2009), Kerity, la maison des contes (2009), l’Illusionniste de Sylvain Chomet (2010), Le Tableau de Jean-François Laguionie (2011), Ernest et Célestine (2012), Lettre à Momo (2013) et tant d’autres...


Il n’y a jamais eu autant de films d’animation. De statut de "film pour enfants", le film d’animation a su évoluer vers celui de film à part entière, pour se retrouver au même niveau que les autres films proposés en salles. Paradoxalement il y a maintenant un Oscar (et un César) du film d’animation. Cette évolution du statut du film d’animation, on la doit surtout à Pixar, au Studio Ghibli et à quelques auteurs de films plus qu’aux grands studios hollywoodiens qui continuent de tirer sur la corde plus que de mesure.


Raiponce, 2010

L’énergie des débuts de Pixar commence à se tasser (Cars 2, 2011, Monstres University, 2013...). Disney se relève et semble parti vers un nouvel âge d’or (Raiponce, 2010, La Reine des Neiges, 2013). Les autres studios produisent à la chaine des longs en 3D ciblés pour les jeunes adolescents en manque de spectacle.

Le spectateur, gagnant devant tant d’énergie déployée, doit se frayer un passage au milieu de cette production et choisir en fonction de ses affinités.

On regrettera la fermeture des Studios Disney section animation 2D (2013). Et de râler quand on voit leurs tests d’animation de personnages au crayon absolument magnifiques disparaître au profit d’une technique d’animation 3D certes toujours en évolution picturale mais encore loin de transmettre le plaisir sensible du dessin. On y arrive avec les décors. Il ne manque plus que les personnages.


La Reine des neiges, 2013

Pour ma part je chéris les artistes qui savent ne pas oublier le crayon. Ce qui ne m’empêche pas de pailler comme une jouvencelle devant les cheveux longs, bouclés ou glacés des dernières héroïnes Disney.

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